La mondialisation forme sans doute un des objets de réflexion les plus problématiques de notre temps. Que peut-on vraiment en savoir ? Que peut-on y faire ? Que peut-on en espérer ? L’objectif principal de ce collectif est d’oser se placer du point de vue du sujet, c’est-à-dire de celui qui, individu ou collectif, est assujetti à des conditions d’existence qu’il n’a pas choisies et est mis en demeure de s’en approprier les lois pour survivre et construire des lieux de convivialité.
Avec ses formidables capacités opérationnelles et ses défis décisionnels inédits, le monde contemporain représente sans doute un moment unique dans l’histoire de l’humanité, une mutation dont les manifestations peuvent être repérées dans un grand nombre de domaines, de la politique où les collectivités sont en quête de bien commun jusqu’à la santé où les individus sont en quête de bien-être, en passant par l’éducation, l’économie, la religion et les arts. Mais dans la diversité même de ces terrains qui mettent en cause le sujet, la planète, l’histoire et le pouvoir, sourdent partout des questions concernant les enjeux de l’humain : le légitime comme fondement de l’autorité, le croyable comme condition du rapport à l’Autre, le véritable concernant le statut des discours, le souhaitable évoquant un au-delà possible du recevable. Le collectif projeté entend porter le débat à ce niveau, en ouvrant les questions là même où elles ne sont généralement pas posées. Peut-on éviter, par exemple, que la représentation toujours conjoncturelle d’une société intégrée et humanisante serve d’étalon pour juger ce qui s’en éloigne ? Comment gérer la perte de l’Autre ? Que devient le symbolique ? Sommes-nous témoins d’une fin de cycle qui nécessiterait de nouveaux mythes pour repenser la civilisation ? Comment envisager le tragique d’une destruction de l’humanité désormais pensable et vraisemblable ? Ce que la mondialisation force à vivre n’est-il pas comparable à l’expérience de la castration ? Comment en recueillir les effets ?
Présentation (Jean-Pierre Boisvert)
Dans l’œil du cyclone. Religion et politique dans la mondialisation (Raymond Lemieux)
Continuer à étendre l’agriculture sur une planète malmenée. Pourquoi et quelles conséquences? (Rodolphe De Koninck)
L’agriculture québécoise, le froment de toute une nation (André D. Beaudoin)
Conscience nationale et mondialisation : jamais l’une sans l’autre (Louis Balthazar)
La rupture du sujet et l’institution dans la mondialisation (Yvan Simonis)
Cities as Spaces for Solidarity and Heterogeneity in the Context of Mondialisation (Alfredo Carrasquillo-Ramirez)
La mobilisation néolibérale. Vecteur de mobilisation depuis plus de 15 ans (Jacques Létourneau)
Citoyen du monde, … mais de quelle nationalité ? (Willy Apollon)
Féministes, à l’heure de la mondialisation (Lise Payette et Martine Desjardins)
L’art dans la mondialisation (Robert Lepage)